Le mystère du tronc gris qui brillait. [libre]

Je m'était levé tard pour aller vagabonder près de la ville par ce matin doux et frais. Sur mon chemin je croisa plein d'autres solitaires : Certains d'eux des amis, d'autres des ennemis, d'autre encore que je ne connaissais pas. Enfin bon, je me promenais sans vraiment savoir où aller; j'avais l'impression de tourner en rond alors que ce n'était absolument pas le cas vu que je marchais tout droit. Tout droit... vers la ville. Une fois que je fus arrivé là-bas, l'odeur nauséabonde des monstres-avaleurs-de-bipèdes me pris tout de suite les narines. Quelle puanteur, ces bipèdes et leurs machines ! (qui les avalait avant de se réveiller, et les recrachait avant de se rendormir, bizarrement...). Soudain, une odeur de Renard me parvint. Je vis à quelques queues de Renards [haha très drôle sur un forum où tu incarne un renard ^^' ] une queue blanche et touffue dépasser d'une poubelle. Oulalah ! Ça devait être un guerrier de clan, en plus ! Je me demandais bien ce qu'il faisait...

- Hm... Hé, toi, là ! Qu'est-ce que tu fiches dans cette poubelle !?

Le renard que j'avais aperçus sauta hors de la poubelle, trente queues de souris plus loin que moi. Il était blanc immaculé, assez petit et aux yeux jaune-ambré clair. Mais malgré sa petite taille on devinait qu'il était plus âgé qu'un apprenti renard. Ce devait être un de ces guerriers qui avaient parfois des problèmes de croissance, enfin il n'y avait pas que des renards comme cela; ça pouvait arriver à n'importe quel animal de la forêt (et même à un animal domestique !). Le renard blanc me regarda puis examina la poubelle des bipèdes.

- Ça s'appelle donc une poubelle ...

À l'évidence, il ne s'était jamais aventuré dans la ville... Cela se voyait dans son regard curieux (tout à fait le regard d'un individu qui découvrait quelque chose de tout nouveau.) Le renard en face de moi m'examina de la tête à la queue puis quelques instants plus tard, il me sembla qu'il était légèrement moins méfiant que lorsqu'il avait pour la première fois entendu ma voix, un peu plus tôt.

- Il y avait des choses qui sentaient bon alors je suis venu voir. Et j'ai trouvé a manger, dedans !

Beurk ! Comment cet animal forestier pouvait aimer l'odeur de la pourriture qui dégageait de la nourriture abandonnée des bipèdes ?

- Au fait je m'appelle Soleil d'Hiver, Guerrier du Clan du Renard.

Ah ! Je savais bien que c'était un guerrier ! Quand au fait qu'il soit dans un clan cela ne m'étonnait peu. Je l'avais déjà deviné à son odeur qui sentait celle d'autres Renard, ce qui prouvait que celui-ci vivait avec beaucoup d'autres. Je n'avais pas envie de parler (parce que oui, parfois, parler me demandais des efforts du fait que je n'aimais pas parler. Disons que ce n'était pas trop mon truc. Le paradis, quand on était Solitaire !!) mais je lui répondis quand même par simple politesse :

- Hum... Moi c'est Wind. Tu a sûrement déjà deviné que je suis Solitaire...

Soleil d'Hiver me souris. Un sourire assez mal placé, je trouvais, étant donné qu'il n'y avait rien d'amusant, mais je m'abstint de tout commentaire. Soudain il me posa de nouveau une question. N'avait-il donc pas compris que je n'avais pas envie de lui faire la causette ? Enfin bon, voilà ce qu'il me dit:

- Tu vis tout seul ?

Cette question m'énerva. Bon et bien apparemment j'avais affaire à un Renard qui ne s'était jamais aventuré en territoire de Bipède, et qui n'avait jamais vu de Solitaire non plus... enfin peut-être que si mais apparemment il ne savait pas vraiment leurs mode de vie. Il fallait encore que je lui réponde ! Je devais prendre un ton plutôt détendu sinon je ferais ressentir mon agacement dans ma voix et ma mère m'avait toujours appris de ne pas chercher des embrouilles à un animal plus grand que moi, surtout si je ne le connaissait pas. Alors je lui répondit calmement:

- Oui, bien-sûr...

Ma voix pris un ton plus doux que je ne l'aurais voulu et cela me rappela de vieux souvenirs que je pensais pourtant avoir enterré au fin fond des territoires du clan du Chat. Je repensa à ma mère avec cette même nostalgie... Cette tristesse et touts ces regrets que je cachais depuis mon départ. Enfin, pourquoi je repensais à ça... Je voulais être seul, seul à tout jamais malgré certains amis sur qui je pouvais toujours compter. Le regard jaune clair étrange de ce Renard m'oppressait et je voulais être seul dans mes pensées comme je savais si bien le faire. S'il m'agaçait, c'est parce qu'il me rappelait la vie de clan, les découvertes, les rigolades entre camarade, les entrainement de combat avec les autres apprentis quand j'en était un... J'avais pourtant décidé il y a bien longtemps de laisser tout ça derrière moi sans le regretter, mais je savais très bien au fond de moi que ma vie était rongée jour après jour de regrets que je cachais au plus profond de moi... C'en était trop !! Avant qu'une larme ne tombe sur le sol gris, je m'enfuis en courant...

Je n'irais pas bien loin en vagabondant, me dis-je. Mais je ne pouvais plus regarder Soleil d'Hiver en face. La vie de Clan me manquait. Chasser pour les autres, partir en patrouille, manger avec des compagnons fidèles, tout ça me manquait. Je m'ennuyait bien trop à mon goût dans ma vie de solitaire. D'ailleurs, pourquoi étais-je parti ? Je n'avais pas de raison valable. Quand j'étais encore jeune, seul retrouver ma mère comptait. Mais je ne l'avais jamais retrouvé pendant toutes ces lunes, alors à quoi bon continuer de chercher ce qui ne se trouvera jamais ? Tout ce que j'espérais, c'était qu'elle était encore en vie et qu'elle était tout simplement partie loin des territoires, à la découverte du monde. Qui sait, elle avait peut-être retrouvé d'autres chats errants et était devenu amie avec eux. Mais toutes ces propositions n'étaient que des espoirs... Je ne souhaitais pas penser qu'autre chose de bien plus grave aurait pu lui arriver. Personnellement... Mes anciens camarades de clan pensaient-ils encore à moi en ce moment ? M'avaient-ils seulement attendu durant toutes ces lunes ? Pourquoi ne se serait-ils pas inquiétés pour moi, après tout ? Sûrement pas parce que j'étais le fils de leur prétendu traîtresse ! Et si je leur manquait ? Me mettant à leur place, je ne me serais toujours pas remis si c'était un de mes autres camarades qui était parti ! Et si, Et si, Et si... Et si j'avais fait une grave erreur, que je regretterais toute ma vie ? Le Clan du Chat accepterait-il d'accueillir un chat solitaire ancien apprenti-guerrier parti depuis de nombreuse lunes ?