Quand une page se tourne, un nouveau chapitre recommence.

« Quand une page se tourne, un nouveau chapitre recommence. »

Elle a poussé son dernier souffle. Elle a expiré, devant moi sans que je ne puisse rien faire. Elle a rejoint nos ancêtres pour toujours, et ce soir, une nouvelle étoile brillera parmi les nombreuses autres. Je les ai vu, ses yeux emplis de douleur et teintés de souffrance. Ils me donnaient la nausée. Mais il y avait de la résignation, comme si elle acceptait dignement sa mort. Elle savait que son temps sur terre était écoulé, que tout le sable s'était égrainé. Le sablier ne pouvait être retourné il était trop tard. Le corps était vieux et, comme l'esprit, il n'avait plus la force de se battre pour la vie. Alors lentement, elle s'était laissée engloutir par la mort, se serrant dans ses mains froides et pleines de la belle promesse du renouveau. Elle revira et chassera avec les guerriers d'autrefois, loin du commun des mortels. Sa place n'était plus ici, alors elle a été appelée. Et elle avait succombé au doux charme, aux belles paroles de la Faucheuse. Elle était tombée dans les beaux bras de Morphée, pour toujours. Elle a fermé les yeux, rabattant ses paupières sur ce flot d'émotions. Son coeur a émis son dernier battement, puis il s'est arrêté. Le sablier n'a pas eu le temps de pivoter, il était trop tard. Elle était morte.

Son corps lisse et chaud, duveteux comme les moutons, tu t'en souviendras toujours. Sa belle voix douce et mélodieuse, elle résonnera dans ton esprit jusqu'à ce que toi aussi, tu partes pour toujours. Son regard bienveillant chargé d'amour, tu le sentiras toujours effleurer ton pelage blanc. Tu entends encore ses mots qui avaient le don de te réconforter. Quand tu étais triste et découragée, il n'y avait que elle pour te faire retrouver un doux sourire. Son sourire ... Quand tu te souviendras de son visage, c'est illuminé par lui que tu le verras. Quand tu l'imagineras baigné par les larmes, ce sera toujours avec cet air de dignité qui t'inspirait un profond respect mêlé à toute cette admiration que tu lui portais. Tu te rappellera à jamais de ses démonstrations de tendresses qui te rendait heureuse. Son pas souple, gracile, rythmée, tu le reproduiras pour qu'il ne sombre pas dans le gouffre de l'oubli. Tu feras tout pour qu'elle continue à vivre à travers toi, pour qu'elle ne s'estompe pas des esprits où elle est aujourd'hui présente. Tu te battras pour sa mémoire, pour ses idéaux. Tu te battras pour elle, et de ce fait, tu te battras pour toi.

Tu pleures. La tête levée vers les étoiles, tu laisses les larmes dévaler ton visage ravagé par la tristesse. Tu les laisses tracer leurs sillons humides et luisants, cavaler le long de tes joues, effleurer doucement ta truffe, mouiller tes lèvres avant qu'elles ne tombent au sol ou sur tes pattes immaculées dans un bruit inaudible. Tu les laisses répandre leur gout salé et amer à la fois. Ces larmes ont le goût du souvenir. Elles en sont en fait saturées. Chacune d'entre elles est une partie de ta vie, un fragment des moments passés avec elles. Ils sont aussi nombreux que tes larmes, qui roulent par centaines sur ton pelage fantomatique. Tu ne les comptes plus et tu t'y noies de désespoir. Tu veux te laisser emporter, pour la rejoindre, elle, elle sans qui la vie n'a plus aucun sens.

Tu te rappelles, tu te souviens, comme si tu avais peur d'oublier les instants précieux de ta vie que tu as partagée avec elle. Tu essaye de garder les souvenirs dans leur prison en te verrouillant à double tour avec eux, te fermant du monde. Tu te barricades avec eux, comme un insurgé qui se cache de la police. Tu les gardes pour toi, les dissimules de peur qu'on te les vole. Tu espères ne pas les oublier. Mais tu oublies le reste, les tiens. Le reste n'a plus aucune importance.

Tu es assises, seule au monde. Tout ce qui est autour de toi n'existe plus. Tendant l'oreille, tu essaye d'entendre sa voix dans le murmure du vent qui agite les branches de l'arbre sous lequel elle repose. Tu l'as veillée, toute la nuit, le visage enfouit dans son pelage, pleurant toutes les larmes de ton corps. Tu étais la seule à l'aube encore contre elle, ta voix brisée par les pleurs résonnant dans le brouillard du petit matin. Tu as regardé les anciens l'emmener au pied de l'arbre pour l'enterrer, puis tu t'étais enfuies, reniant tes responsabilités. Tu avais passé la journée à errer comme un mort-vivant, sans manger ni boire, puis à la tombée de la nuit, tu étais venue sur sa tombe et les larmes avaient jaillis de tes yeux sans que tu puisses les retenir. Tu t'étais écroulée là, écrasée par le poids de la souffrance et tu avais attendu que le temps passe, en tremblant de tous tes membres.

L'aube arrive à nouveau, le cycle continue son cours sans s'arrêter. Tu entends un bruit, un craquement. Ils sont plusieurs. Mais Il est là. Tu ne lèves pas le tête, mais tu sens sa présence à tes côtés. Pour une fois, elle ne te console pas. Tu sens son odeur réconfortante, et tu sens sa peur. Tu prends la peine d'ouvrir tes yeux. Différents par nature, ils sont comme aveugle tant la douleur les voiles. Tu es prise de convulsions quand tu te lèves. Tu ne le regarde pas, tu lui tournes le dos. Tu es incapable de lui parler tu as trop honte. Honte du choix que tu as pris cette nuit. Lui qui t'a toujours soutenu, lui qui est ton frère. Lui qui fait partie de ta vie depuis toujours, lui qui t'a protégé et choisi. Lui qui t'a tant donné. Tu n'es pas assez forte pour le lui rendre. Tu as perdu ta joie ton insouciance. Cette mort a eu le mérite de te faire comprendre que la vie est ignoble. Vaut-elle la peine d'être vécue ? Non, elle n'en vaut pas la peine.

Tu avances de quelques pas, hésitante. Tu te retournes finalement, et enfouies ton visage trempé dans son épaisse fourrure. Tu retiens tes larmes du mieux que tu peux. Tu inspires son doux parfums familier, tu essayes de te souvenir de chaque détails de lui, pour ne rien oublier. Tu recules après quelques instants que tu graves dans ta mémoire. Puis tu regardes les autres. Ils sont tous là, ceux qui t'ont ignoré, rejeté, aimé, détesté. Ils ont tous le regard emplis de pitié. La colère s'allume en toi. Non tu ne veux pas. Tu n'en a pas besoin. Tu fais demi-tour brusquement, manquant de déraper dans la boue. Tu as la gorge si sèches que tu ne peux prononcer le moindre mot. Mais tu te forces et d'une voix éraillée, tu dis :

« - N'essaye pas de me retenir, j'ai fais mon choix. »

C'était tout. Elle aurait aimé un beau discours d'adieu mais c'était tout ce que tu étais capable de dire. Tu le regarda une dernière fois, d'un regard contenant toute la douleur, la souffrance et le chagrin qu'il en était possible. Puis, incapable de soutenir son oeillade, tu détourna la tête, honteuse. Puis tu pris ton envol.

Tu t'élança, légère comme une plume, le coeur pourtant alourdi par la douleur. Tu détalas sans te retourner, quittant les terres qui t'avaient accueilli depuis ta naissance. Tu gravis la colline en volant, courant à une vitesse folle, comme si ton énergie provenait du feu intérieur qui te consumait. Les larmes continuaient de tracer les marques, maintenant devenue indélébile sur ton visage. Tu planais au dessus de l'herbe tendre devenue trop douloureuse pour tes belles pattes. Arrivée au sommet tu t'arrêta laissant la brise du matin ébouriffer ton long pelage, s'y perdre comme dans l'abysse où tu tétais toi même perdue. Tu les fixa tous, d'un regard exprimant tout le désespoir qui t'animait, tout la haine envers toi même et tout le regret que tu avais à partir. Tu dus te battre pour ne pas faire demi-tour, pour ne pas retourner enfouir ta truffe dans son épaisse toison. Tu fuis son regard, et honteuse jusqu'à la pointe de tes griffes. Tu repris ta course, le coeur chargé d'un chagrin de plomb, la tête basse sous le poids de ta piteuse vie qui n'avait aujourd'hui plus de sens.

Tu traversas les territoires, à la vitesse de la lumière luttant pour ne pas renoncer. Chaque recoin de rappelait un souvenir passé avec celui qui t'avait fait confiance. Cette confiance tu l'avais trahie, tu n'avais pas su l'honorer. Tu ne t'arrêtas pas à l'orée de la forêt, tu ne regardas pas en arrière, tu ne fis que pleurer. Pleurer et regretter.

Elle avait fuit, fuit pour toujours, accablée par le poids de l'horrible douleur qui lui étreignait le coeur. Pourchassée par sa conscience elle courrait, toujours plus vite, toujours plus loin. Elle fuyait son bourreau, tout en sentant son haleine chaude et fétide derrière elle, dans son cou, dans sa nuque, près d'elle, près à l'attraper, à l'éteindre à la tuer. Sa mère était morte, tuant sa fille avec elle.

| Voilà le rp de fin de règne d'Ultime. Elle part, sans doute pour toujours mais peut être que je la ferais revenir. Bonne chanc eua nouveau lieutenant, et désolé Sauv, désolé Lumière mais je ne pouvais pas continuer. Je vous aime ♥
Et j'espère que le rp vous plait. :3 |